ERRANCE
Tu m’as laissé tomber, oui tu m’as laissé choir
Moi j’étais ton ami, tu me l’as laissé croire
Et pendant tous ces mois où j’étais au placard
Toi à me pourfendre, moi à me morfondre car
Toujours en loucedé de tes basses besognes
Tu les regardais faire les deux mains dans les pognes
Et enfin satisfaite de me voir sombrer
Tu me tendais les bras comme un fait exprès
Il fallait être idiot pour ne pas voir la manœuvre
Et oui j’étais stupéfait que de te voir à l’œuvre...
Ô faiseuse de pluie, d’averse et d’orage
Tu allumais le feu, ton âtre chaud et sage
Pour m’enivrer de toi et me mettre à tes pieds
Mais ton cœur était froid et ton âme de pierre
Et quand sur le chemin un jour tu m’as laissé
J’ai du jouer le mort pour m’en détacher
Et fuir loin de toi et tes noires pensées
Courir vers le soleil et fuir ce passé !
Et tu m’as retrouvé prophétesse indigne
Sous les traits d’une femme de si grande beauté
Et de tes mots de miel en tes griffes acérées
Tu m’arrachas le cœur, mon immortalité !
Et j’erre à présent la nuit perdant courage
Le cœur plein d’échardes allongé sur la plage
Quand dans le froid matin ce mal
qui me ronge
Je fixe l’horizon pour fuir tes mensonges…
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