SUR LA JETÉE






Tu avais chaud, ce soir de juillet, la fournaise
Lourdeur du temps, le noir enveloppait la nuit
Nulle étoile, et la lune se cachait sur les nuages
Impertinente, énigmatique elle était là, en bas
A t’attendre, furtive, vêtue de sombre, l’iris
Brillait, son regard te fixait à te tétaniser…

Tu étais en absence de vie depuis cette rupture,
Que faire, chaque pas, déplacement, voyage
Aérogare ou quai de gare, sans crier gare, là
Elle attendait, figée, presque immobile, te voir
Que tu puisses l’apercevoir, et ainsi des jours,
Des semaines à t’atteindre, petit à petit creusé

Étonnamment tu semblais calme, serein, juste tremblant
Léger, très léger, tes doigts et ta paupière clignait aussi
La proie de cette furie, la honte de le dire, d’avouer
Ton impuissance face à elle ; j’y ai pensé de longues nuits
Je t’ai même parlé, poussé à réagir, tu encaissais grave
Une étonnante quiétude, rien qui aurait pu nous signifier

Le drame qui se jouait, - tu étais notre ami – tranquille
On ne voulait pas trop s’immiscer, tu refusais d’en parler
Un soir tu es parti vers le vieux port, prés la jetée...
Une lettre retrouvée dans la poche de ton blouson
Quelques mots griffonnés ; plusieurs jours d’inquiétude
Un corps allongé sur la plage, on est venu t’identifier


08.08.2017© 019857 Yassine LA PLUME Recueils disponibles sur yassinelaplume@gmail.com

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