SUR LA JETÉE
Tu
avais chaud, ce soir de juillet, la fournaise
Lourdeur
du temps, le noir enveloppait la nuit
Nulle
étoile, et la lune se cachait sur les nuages
Impertinente,
énigmatique elle était là, en bas
A
t’attendre, furtive, vêtue de sombre, l’iris
Brillait,
son regard te fixait à te tétaniser…
Tu
étais en absence de vie depuis cette rupture,
Que
faire, chaque pas, déplacement, voyage
Aérogare
ou quai de gare, sans crier gare, là
Elle
attendait, figée, presque immobile, te voir
Que tu
puisses l’apercevoir, et ainsi des jours,
Des
semaines à t’atteindre, petit à petit creusé
Étonnamment
tu semblais calme, serein, juste tremblant
Léger,
très léger, tes doigts et ta paupière clignait aussi
La
proie de cette furie, la honte de le dire, d’avouer
Ton impuissance
face à elle ; j’y ai pensé de longues nuits
Je
t’ai même parlé, poussé à réagir, tu encaissais grave
Une
étonnante quiétude, rien qui aurait pu nous signifier
Le
drame qui se jouait, - tu étais notre ami – tranquille
On ne
voulait pas trop s’immiscer, tu refusais d’en parler
Un
soir tu es parti vers le vieux port, prés la jetée...
Une
lettre retrouvée dans la poche de ton blouson
Quelques
mots griffonnés ; plusieurs jours d’inquiétude
Un
corps allongé sur la plage, on est venu t’identifier
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